
Le suicide au travail reflète très souvent la pression et la souffrance subies par les salariés, les entrepreneurs (agriculteurs par exemple) ou les patrons. En France, une personne se suicide chaque jour à cause de son travail. Il existe pourtant des solutions pour agir et prévenir cette souffrance.
Quelles sont les causes de suicide au travail ?
Le suicide au travail délivre un message. Le travail est au centre du désespoir. Les idées suicidaires apparaissent lorsqu’aucune autre solution n’est possible. Le suicide peut avoir lieu sur le lieu de travail ou bien être évoqué dans une lettre d’adieu. Dans tous les cas, le suicide au travail est reconnu comme un accident du travail.
Les causes sont multiples :
- pression sur les objectifs à réaliser ;
- incitation à la performance ;
- culte de la rentabilité ;
- obligation de résultats ;
- demande d’investissement personnel ;
- harcèlement sexuel ou psychologique ;
- investissement important, au détriment des autres domaines (familial, amical) ;
- sentiment de dévalorisation et manque de reconnaissance ;
- faible marge de manœuvre ;
- contraintes de temps ;
- surcharge de travail.
L’isolement, la solitude et la peur sont des facteurs de risque importants du suicide au travail. Ils engendrent un sentiment de « décalage » vis à vis de ses collègues et un repli sur soi progressif. La personne se sent dans une impasse, incapable d’agir ou de demander de l’aide. Le risque de suicide est très élevé car aucune autre perspective ne lui apparaît possible.
Que faire en cas d’idées suicidaires en lien avec le travail ?
En cas d’idées suicidaires en lien avec le travail, il est possible d’agir. Même si aucune solution ne semble possible, parler avec un professionnel, un proche ou un membre de sa famille permet de prendre du recul sur la situation et d’envisager les choses autrement :
- Appeler un proche, un ami, un membre de sa famille.
- Se débarrasser de tout ce qui pourrait être dangereux (médicaments, armes, objets tranchants ou cordes par exemple).
- Consulter un professionnel de santé (médecin de famille, urgences, téléphone).
- Aller dans un endroit où on se sent en sécurité.
Les idées suicidaires sont le signal d’alarme qui traduit une souffrance et un mal-être psychologique profond. Un travail psychologique sur soi et des traitements médicamenteux (anxiolytiques, dépresseurs) permettent de comprendre ce qui se joue et de prendre du recul sur la situation difficile pour mieux la dépasser et trouver des solutions.
Bon à savoir : mis en place le 1er octobre 2021, le 3114 est un numéro de téléphone gratuit, accessible 24 h/24 et 7 j/7. Il permet aux personnes en détresse psychologique ayant des idées noires, des profondes angoisses ou encore des pensées morbides d’être écoutées par un professionnel de la psychiatrie et de la santé mentale (psychiatre, infirmier spécialisé et psychologue). Ce numéro concerne aussi l'entourage des personnes à risque suicidaire et les personnes endeuillées.
Suicide au travail : quel accompagnement est possible ?
Le suicide au travail délivre un message. Une remise en question des conditions de travail est nécessaire après un tel signal d’alarme. L’entreprise doit évoluer pour faire avancer les choses et surtout prévenir la survenue de cette souffrance.
Pour prévenir le suicide au travail, plusieurs adaptations sont possibles :
- instaurer un dialogue régulier ;
- encourager la convivialité ;
- favoriser la solidarité et l’entre-aide.
Autant pour la personne que pour son entreprise ou son équipe, un accompagnement psychologique est nécessaire. Il permet de libérer la parole de chacun et de prendre du recul sur la situation. Il s’agit d’une démarche globale qui nécessite l’implication de tous.