Un détachement vis-à-vis de ses proches et des événements de la vie, un manque d'émotion et de motivation, une indifférence généralisée en tous domaines : tels sont les symptômes que présente la personne atteinte d'apathie. Cette impassibilité contraste avec son comportement habituel et dénote un état dépressif plus ou moins grave.
Faisons le point sur ce symptôme, sur les pathologies dans le cadre desquelles elle peut apparaître et sur les moyens de la traiter.
Apathie : une perte d'intérêt pour la vie
Le terme "apathie" vient du grec "pathos", qui signifie "passion" et le préfixe privatif "a" évoque cet état caractérisé par une absence de passion.
Symptômes de l'apathie
La personne atteinte d'apathie :
- présente un perte de motivation, qu'elle constate par elle-même ou qui est signalée par son entourage ;
- ne présente que peu, ou pas, de comportements initiés volontairement : elle n'entreprend pas d'activités sociales, n'engage pas la conversation et ne répond pas aux sollicitations extérieures ;
- perd sa curiosité par rapport à ce qui l'entoure ou aux nouveautés ;
- manifeste peu ou pas d'émotions, qu'elles soient positives ou négatives, semble insensible aux événements.
Bon à savoir : l'apathie conduit à un isolement social de la personne qui en souffre. Elle devient devient dépendante de ses proches pour mettre en œuvre les tâches les plus quotidiennes.
Maladies associées à l'apathie
L'apathie peut se manifester dans le cadre de pathologies très diverses :
- des troubles d'ordre neurologique, comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la chorée de Huntington, la sclérose en plaque, des traumatismes crâniens... ;
- des maladies psychiatriques, par exemple la dépression, les stress post-traumatiques, les troubles bipolaires ;
- des maladies générales : un cancer, des affections des glandes endocrines (hypothyroïdie...), une insuffisance cardiaque ou rénale, un déficit en vitamine B12.
Elle peut également être la conséquence de la prise de certains médicaments (certains neuroleptiques, ou des antidépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), ou d'un sevrage médicamenteux.
Traitement de l'apathie
Le traitement de l'apathie consiste en premier lieu à prendre en charge la maladie à laquelle elle est associée.
Certains médicaments sont destinés à lutter contre ce symptôme de manière spécifique :
- Les inhibiteurs de la cholinestérase. Ces médicaments sont prescrits dans le cadre de la maladie d'Alzeihmer, qui est associée à un déficit en acétylcholine, un neurotransmetteur présent au niveau du cerveau et impliqué dans différentes fonctions mentales (mémoire, assimilation de nouveaux apprentissages, ...). Ils sont destinés à augmenter le niveau d'acétylcholine en s'opposant à l'action de la cholinestérase, une enzyme qui entraîne sa destruction. Ils ont montré leur capacité à réduire différents symptômes de la maladie, dont l'apathie.
- Les antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) se sont avérés efficaces pour lutter contre ce trouble chez des patients souffrant d'un épisode dépressif majeur.
Bon à savoir : dans le domaine de la phytothérapie, le Ginkgo-biloba semble être à même de réduire l'état d'apathie.
Pour aller plus loin :
- Notre guide pratique de la dépression, téléchargeable gratuitement : différents types, symptômes, traitements anti-dépression et guérison, qui consulter ? Une ressource qui vous rendra grand service.
- Avec la dépression chronique, les troubles dépressifs deviennent récurrents : infos et caractéristiques, tout ce qu'il faut savoir est sur notre site.
- La psychose maniaco-dépressive ou dépression bipolaire, sont une seule et même maladie dont le terme a évolué, et qui touche presque 3% de la population.