Maniaco dépressive / dépression bipolaire

Sommaire

Pervers narcissique et psychothérapie
La psychose maniaco-dépressive ou dépression bipolaire est une maladie psychiatrique qui touche 1 à 3 % de la population (entre 650 000 et 1,6 millions de personnes).

Il existe de nombreuses formes de dépression avec des troubles spécifiques apparentés :

Les deux faces de la dépression maniaco-dépressive

La psychose maniaco-dépressive ou dépression bipolaire, est une maladie qui alterne deux phases totalement différentes :

  • une phase d'abattement ou épisode dépressif profond : la tristesse, l'abattement, l'autoaccusation voire l'automutilation ;
  • une phase d'agitation maniaque : idées de grandeur, multiplication des projets, très grande agitation, prise de décision, création d'œuvres, mégalomanie.

Dépression bipolaire : des troubles profonds de l'humeur

Dans le cas d'une psychose bipolaire, les hauts et les bas de tout un chacun deviennent :

  • des cycles dépressifs profonds avec tentatives de suicide,
  • ou au contraire des tempêtes agitées où la séduction, les projets fous, l'énergie débordante bouleversent la vie familiale, amoureuse, professionnelle.

Les troubles bipolaires (à deux pôles) ont tendance à récidiver tout au long de l'existence.

La durée des intervalles stables entre les phases dépressives et les phases maniaques est imprévisible.

Dépression maniaco-dépressive ou bipolaire : indices

Voici quels sont les signes de la dépression bipolaire :

  • humeur réactive ou irritable,
  • incapacité de tenir en place,
  • agitation anxieuse,
  • état aggravé par les antidépresseurs,
  • humeur changeante dans une même journée,
  • insomnie résistante aux somnifères,
  • premier épisode précoce (avant 20 ans) et sévère de dépression,
  • rechutes dépressives nombreuses,
  • antécédents familiaux,
  • humeur cyclothymique (lunatique),
  • hyperthymie (joie excessive),
  • impulsivité et passages à l'acte répétés.

Dépression bipolaire : critères de diagnostic

Pour diagnostiquer une telle dépression, il faut présenter pendant au moins 4 jours une humeur élevée de manière persistante clairement différente de l'humeur habituelle.

Au cours de cette période de 4 jours, 3 au moins des symptômes suivants auront perduré :

  • idées de grandeur, forte augmentation de l'estime de soi,
  • réduction des besoins de sommeil,
  • désir de parler sans arrêt, augmentation drastique de la communicabilité,
  • sensation que les idées défilent sans arrêt,
  • attention attirée par des choses très différentes de l'activité en cours,
  • hyperactivité sociale, professionnelle, scolaire, sexuelle,
  • achats inconsidérés, conduites à risques, décisions professionnelles et commerciales inconsidérées.

Ces symptômes entraînent des perturbations profondes du fonctionnement social, professionnel et affectif

Attention ! Ces symptômes ne sont pas associés à la prise de drogue ou d'une autre maladie.

Traiter la psychose maniaco-dépressive : plusieurs options

Il y a plusieurs possibilités pour traiter une dépression bipolaire.

Associer médicaments et thérapie contre la dépression bipolaire

Le traitement médicamenteux est absolument nécessaire dans la dépression bipolaire.

Contrairement à d'autres formes de dépression moins sévères, la thérapie seule ne suffit pas :

  • à calmer les phases d'agitation maniaque,
  • ni à éviter des actes suicidaires dans les épisodes dépressifs (hypomaniaques).

On utilise (en fonction des cas) :

  • les antidépresseurs tricycliques ou IMAO (Inhibiteur de la Monoamine Oxydase) ;
  • des nomothymiques (ou thymorégulateurs) ;
  • des antipsychotiques de première et de deuxième génération ;
  • des antiépileptiques ;
  • la carbamazépine (également utilisée dans le traitement de l’épilepsie et connue pour être tératogène) ;
  • des médicaments neuroleptiques contre les accès d'agitation maniaque en particulier ;
  • le cas échéant des anxiolytiques ;
  •  des sédatifs et des hypnotiques.

La HAS précise que « l'adaptation du protocole de soins à la situation de chaque patient relève du dialogue » entre patient, médecin traitant et médecin-conseil.

À noter : comparativement à d'autres médicaments, le lithium se révèle très efficace pour réduire les taux d'automutilations et de blessures volontaires, et légèrement plus efficace sur les taux de suicide. Une étude prouve qu'il permet d’améliorer la plasticité du cerveau et la communication entre neurones chez les personnes souffrant de troubles bipolaires. Privilégiez l'orotate de lithium comme, par exemple, celui commercialisé par Supersmart sous forme de gélules de 125 mg.

Psychose maniaco-dépressive : résistance aux antidépresseurs

La résistance aux antidépresseurs est un outil de diagnostic des psychoses maniaco-dépressives.

On sait grâce à Roland Kuhn, inventeur de la catégorie d'antidépresseur (Imipramine) en 1957, que :

  • l'usage d'un neuroleptique aggrave la dépression,
  • l'antidépresseur aggrave les phases d'agitation maniaque.

Ce constat a aussi permis la classification des médicaments entre neuroleptiques, thymorégulateurs et antidépresseurs.

Bon à savoir : 1 patient sur 2 rencontre des difficultés à suivre régulièrement son traitement.

Des séjours en hôpitaux psychiatriques parfois indispensables

Les patients maniaco-dépressifs dans les phases d'hypomanie ont besoin d'une prise en charge en établissement psychiatrique, car le passage à l'acte est un risque majeur durant ces phases.

Lorsque le patient est en phase maniaque, ce type de prise en charge peut être préconisée si la personne se met en danger (ou ses proches) dans des conduites à risque.

La chronicité de la psychose maniaco-dépressive ou bipolaire engage les patients dans des séjours récurrents en établissement psychiatrique, notamment lorsque le dosage des traitements doit être modifié.

Dans certains cas de dépression bipolaire résistante, une cure d'électrochocs (sismothérapie) peut être mise en place.

Ces pros peuvent vous aider