Dépression psychotique

Sommaire

Depression anxieuse
 

Certaines formes de dépression s'accompagnent de symptômes délirants et d'hallucinations : elles concernent environ 1 patient dépressif sur 5 et sont prises en charge à l'aide d'un traitement médicamenteux ou grâce à l'électroconvulsivothérapie.

Le point maintenant sur ces formes de dépressions psychotiques.

Dépression psychotique : un type de trouble dépressif

Définition de la dépression psychotique

La dépression psychotique correspond à un état dépressif conjugué à des manifestations psychotiques. Elle est également appelée : épisode dépressif majeur avec symptômes psychotiques (EDMP) ou mélancolie délirante.

Auparavant considérée comme une forme de schizophrénie, elle est désormais classée dans le domaine de la psychiatrie parmi les différents types de dépression.

Bon à savoir : le premier à décrire la maladie est le Dr. Émile Kraepelin, un psychiatre allemand, à la fin du 19ème siècle, dans son « traité de psychiatrie ».

Nature des symptômes psychotiques

Les patients souffrant de dépression psychotique présentent des symptômes spécifiques, qui viennent s'ajouter aux signes classiquement associés à l'état dépressif :

  • des idées délirantes : dévalorisation, sentiment d'incapacité, sentiment de culpabilité, hypocondrie : (impression de souffrir d'une pathologie organique grave) ;
  • des hallucinations auditives ;
  • parfois également une stupeur dépressive, qui correspond à un ralentissement psychomoteur.

Dépression psychotique : un mal fréquent

Une étude américaine de 2002, portant sur près de 20 000 personnes de différents pays (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Portugal et Espagne), a permis de montrer que ce type de dépression n'est pas rare. Elle a révélé que 18,5 % des patients souffrant d'un épisode de dépression majeur présentaient également des symptômes psychotiques.

Bon à savoir : les épisodes de dépression majeurs accompagnés de symptômes psychotiques sont généralement plus longs, plus invalidants et le risque suicidaire est accru.

Traitement de la dépression psychotique

Traitements médicamenteux

Pour traiter ce type de dépression, l'administration d'un anti-dépresseur est indiquée. Les antidépresseurs tricycliques comme la clomipramine semblent donner les meilleurs résultats. Certains psychiatres optent plutôt pour des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS).

Lorsque cela ne suffit, un antipsychotique peut compléter le traitement.

Électroconvulsivothérapie (ECT)

Le recours aux « électrochocs » est une thérapie dont l'efficacité pour traiter un épisode dépressif majeur avec symptômes psychotiques est reconnue.

Le traitement se déroule en plusieurs séances, chacune sous anesthésie générale. Cette thérapie souffre d'une mauvaise image auprès du public, mais ses effets secondaires sont limités ; ils se présentent sous forme de troubles de la mémoire.

Psychothérapie

La psychothérapie peut apporter un soutien aux patients atteint de ce trouble, mais n'est pas envisagée seule dans le traitement de ce type de dépression. Elle semble cependant permettre la diminution de la sévérité des troubles psychotiques et leur impact sur la qualité de vie des personnes concernées.

Probiotiques et transplantation du microbiote fécal

Un lien de plus en plus clair apparaît entre déséquilibre du microbiote intestinal et troubles dépressifs. En effet, l’intestin est le deuxième système nerveux de notre organisme.

L'utilisation de probiotiques et la transplantation de microbiote fécal (TMF) se révèleraient donc étonnamment efficaces avec une balance bénéfice/risque qui semble favorable en comparaison des traitements psychotropes standards actuels (antidépresseur, antipsychotiques...).

Bon à savoir : les probiotiques utilisés pour soutenir la santé mentale ont d’ailleurs leur propre nom : les psychobiotiques. Attention toutefois, s'il existe des preuves que les probiotiques sont efficaces au‑delà de la santé intestinale, les applications et les résultats sont spécifiques à chaque souche.

Rappelons que la TMF consiste à transférer les selles dʼun donneur sain dans le tube digestif dʼun patient receveur pour rééquilibrer sa flore intestinale. En pratique on utilise des gélules préparées sous la responsabilité dʼune pharmacie à usage intérieur (PUI) dʼun établissement de santé. On peut aussi procéder à la transplantation par une sonde gastrique ou par un lavement. L’utilisation de microbiote congelé permet une plus grande réactivité et devrait prochainement devenir la règle dans la plupart des centres.

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