
80 % des dépressifs soignés sans thérapie cognitive-comportementale rechutent.
Voici les thérapies les plus fréquentes pour aider une personne à guérir d'une dépression :
- psychothérapie aussi appelée thérapie cognitive et comportementale,
- thérapie familiale systémique,
- pleine conscience ou mindfulness,
- gestalt-thérapie,
- psychanalyse,
- sismothérapie,
- cure de sommeil,
- hypnose.
Psychothérapie dépression : modifier le comportement
Les thérapies dites cognitives-comportementales ou TCC sont issues d'une démarche scientifique apparue dans les années 1950 : le behaviorisme (comportementalisme). Ces thérapies, basées sur la psychologie de l'apprentissage, regroupent des approches complémentaires. Elles visent à modifier les comportements, les pensées et les émotions du patient déprimé, car la dépression entraîne :
- une perte des envies (anhédonie),
- une grande fatigue,
- des troubles du sommeil et de l'alimentation,
- des difficultés de concentration,
- une inhibition de l'action (lié à un sentiment d'inutilité),
- voire certaines phobies sociales notamment.
Ces thérapies cognitives-comportementales sont souvent basées sur :
- des jeux de rôle,
- des exercices,
- des mises en situation.
Elles ont pour objectif de ramener du plaisir dans la vie quotidienne en augmentant les pensées et activités positives et à modifier les émotions et réactions dans certaines situations pathogènes ou stressantes. Elles incluent l’éducation du patient, la fixation d’objectifs, la façon d’identifier et de combattre les pensées et les comportements malsains.
Investissement en temps pour psychothérapie dépression
Les thérapies cognitives-comportementales demandent un investissement important aux patients qui doivent réaliser des exercices dans leur vie quotidienne :
- sport,
- relaxation,
- entrer en contact avec des personnes (en cas de phobies sociales),
- se rendre à une exposition (agoraphobie), etc.
Ce type de thérapie, qui demande d'être actif, ne peut être efficace que chez des patients atteints de dépressions légères, de troubles anxieux ou de troubles obsessionnels compulsifs.
Elles sont inopérantes dans les cas de dépression psychotiques.
Psychothérapie dépression : courte et assez efficace
L'efficacité de la psychothérapie sur la dépression a été reconnue scientifiquement. Par exemple, une méta-analyse de l’USPSTF (US Preventive Services Task Force) confirme que la mise en œuvre d’actions de thérapie cognitivo-comportementale et interpersonnelles sont efficaces dans la prévention de la dépression post-partum, notamment chez les femmes à haut risque, avec symptomatologie dépressive préexistante.
Source : Curry SJ et coll. : Interventions to Prevent Perinatal Depression. USPSTF Recommandations Statement. JAMA. 2019 ; 321: 580- 587. doi: 10.1001/jama.2019.0007.
Cependant, on lui reproche de n'agir que sur les symptômes de la dépression et non sur ses causes profondes.
Mais on peut penser que ces thérapies sont efficaces dès lors qu'elles soulagent les patients qui viennent en consultation.
Un des avantages de ces thérapies est leur courte durée : une thérapie cognitive-comportementale dure en moyenne 4 mois.
Un taux rechute moins important après la psychothérapie
En 1998, une quarantaine de patients ont accepté de suivre des tests cherchant à mesurer l'efficacité des TCC (thérapies cognitives-comportementales) sur le taux de rechute à long terme. Les patients avaient déjà souffert d'épisodes dépressifs et avaient suivi des traitements antidépresseurs.
Les patients ont été répartis en deux groupes :
- un groupe a été soigné par TCC ;
- un autre a bénéficié d'un suivi médical.
80 % des patients sans psychothérapie ont rechuté au cours des 5 années qui ont suivi. Ces mêmes patients ont accepté d'être suivis sur plusieurs années :
- les patients qui ont bénéficié d'une thérapie cognitive-comportementale (TCC) ont présenté un taux de rechute de 40 % ;
- le groupe qui n'avait pas suivi ce type de thérapie a présenté un taux de rechute de 90 %.
D'une façon générale, les médicaments antidépresseurs n’offrent pas d’intérêt thérapeutique évident chez les enfants et les adolescents (d'autant qu'ils entraînent des effets secondaires). Ainsi, chez eux, la prise en charge de la dépression doit être essentiellement psychothérapeutique. Le traitement antidépresseur peut être envisagé un à deux mois après si les symptômes persistent et toujours en association avec une psychothérapie.
Bon à savoir : selon une étude brésilienne, les adolescents souffrant de dépression peuvent être classés selon des profils symptomatiques différents qui permettraient d'orienter les traitements de façon plus personnalisée. Dans cette étude, deux profils ont été dressés et l'un était réactif à un traitement par fluoxétine seule ou associée à une thérapie cognitive et comportementale et l'autre uniquement à un traitement par TCC (source : Lancet Psychiatry).
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