
Bien qu'il existe des facteurs « aggravants » de récidive, tels que l'âge ou la précocité du premier épisode, tout le monde peut être concerné. Essayons donc de comprendre comment mettre toutes les chances de son côté pour éviter une récidive.
Rechute de dépression : quelques définitions
Un épisode dépressif dure en règle générale de 6 à 8 mois.
On parle de « rémission » lorsque les symptômes disparaissent progressivement suite au traitement jusqu'à aboutir à la guérison (disparition complète des symptômes pendant plus de 6 mois).
On parle de :
- « récidive » lorsqu'un épisode dépressif survient après qu'il y ait eu guérison ;
- « rechute » lorsqu'on observe une aggravation de la maladie pendant la rémission.
Enfin, on parle de « symptôme dépressif chronique » lorsque celui-ci dure plus de 2 ans sans disparaître à aucun moment malgré le traitement.
Rechute de dépression : quel risque ?
Il existe plusieurs facteurs favorisant une récidive, bien que tout le monde puisse être concerné :
- l'âge : plus il augmente et plus les risques de récidive augmentent ;
- le sexe : les femmes sont plus sujettes à la dépression que les hommes ;
- la précocité : plus l'épisode dépressif a lieu tôt et plus les risques de récidive sont importants ;
- la sévérité : plus le premier épisode dépressif a été fort et plus les risques de récidive sont importants ;
- l'anxiété : elle fragilise, peut entraîner une résistance aux traitements et amplifier les risques de récidive ;
- les addictions : que ce soit à l'alcool ou à d'autres drogues, elles augmentent les risques de récidive ;
- une perte de la diversité et de la richesse du microbiote intestinal (dysbiose);
- le stress chronique.
En dehors de ces facteurs favorisants, ce qui fait courir le plus de risques d'une récidive est l'arrêt du traitement avant une guérison complète : beaucoup de personnes cessent de prendre leur traitement médicamenteux en cours et cette mauvaise observance est la principale cause de récidive.
C'est pourquoi un suivi régulier par un médecin est important : il permet d'éviter l'arrêt du traitement et d'ajouter à celui-ci un volet psychothérapie, très important dans le processus de guérison d'une dépression.
À noter : un traitement médicamenteux à vie est de plus en plus évoqué pour certains types de dépression, afin de maintenir une pharmacothérapie d'entretien, notamment au-delà de 3 récidives. Ceci nécessite un suivi très strict.
Prévention d'une rechute dépression
Voici quelques règles simples à suivre impérativement :
- Poursuivre son traitement jusqu'au bout.
- Entamer une psychothérapie ou une thérapie comportementale et cognitive, ce qui, combiné aux médicaments conforte la guérison et diminue les risques de récidive.
- Prévenir tout risque de chronicité en mettant en place dès le premier épisode un traitement de qualité et suffisamment précoce.
- Ne pas négliger les relations sociales.
- Continuer à faire de l'exercice (ce qui augment le taux de dopamine, entre autres).
- Adopter une bonne hygiène de vie, notamment en surveillant son alimentation (un mode d’alimentation sain, en particulier proche du régime méditerranéen, et l’éviction des aliments pro-inflammatoires favorise une réduction du risque de dépression, notamment parce que cela permet de reconstituer le microbiote intestinal que l'on sait être étroitement lié aux troubles dépressifs).
- Supplémentez-vous selon les besoins en :
- griffonia,
- Rhodiola rosea, qui permet de lutter contre les effets du stress et favorise un meilleur équilibre émotionnel,
- tryptophane en privilégiant le 5 Hydroxytryptophane (5HTP),
- L-tyrosine, environ 1 g le matin au lever et si besoin vers 11 heures ;
- safran (30 mg par jour),
- millepertuis à raison de 600 mg d'extrait sec/jour titré à 0,2 % d'hypericinée en deux à trois prises par jour (attention aux interactions médicamenteuses),
- magnésium sous forme assimilable – bisglycinate, citrate de magnésium, glycérophosphate, malate – à raison de 300 mg/jour (6 mg/kg/jour) associé à de la vitamine B6.
- En cas de stress répété, tournez-vous vers des plantes adaptogènes : rhodiole ou ashwaganha.
Une étude va dans le même sens et montre qu'il existerait une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et l’incidence des symptômes dépressifs. Ainsi, une augmentation de 10 % de la consommation ce type d’aliments augmenterait le risque de développer des symptômes dépressifs de 21 %.
Source : Adjibade M, Julia C, Allès B, Touvier M, Lemogne C, Srour B, Hercberg S, Galan P, Assmann KE, Kesse-Guyot E. Prospective association between ultra-processed food consumption and incident depressive symptoms in the French NutriNet-Santé cohort. BMC Med. 2019;17(1):78. doi: 10.1186/s12916-019-1312-y. PMID: 30982472
Rechute dépression : la technique de "mindfulness" (pleine conscience)
La technique de "mindfulness" est de plus en plus utilisée dans le traitement de la dépression et pour prévenir les risques de récidive.
À noter : plusieurs études cliniques ont été réalisées et ont montré les résultats positifs de cette technique. Elle serait aussi efficace que les antidépresseurs contre les rechutes de dépression (The Lancet, 2015 – JAMA, 2014).
Il s'agit d'un apprentissage face aux émotions, inspiré de la méditation, du bouddhisme et du yoga. Il permet :
- de gérer le stress induit par la dépression ;
- d'apprendre à affronter plus facilement les événements de tous les jours ;
- d'accepter ses émotions.
Elle consiste à focaliser son esprit, ses pensées et ses sensations sur l'instant présent.
Bon à savoir : malgré les succès de cette technique, il reste des questions en suspens qui pourraient, elles aussi, déboucher sur de nouvelles pistes : l'altération des fonctions du cerveau suite aux récidives de dépression (INSERM, 2014), l'effet neurotoxique sur l'aggravation de la dépression au cours du temps, etc.
On parle également de la remédiation cognitive, appliquée dans les schizophrénie et les addictions, mais qui pourrait également présenter un intérêt dans la dépression.
Pour en savoir plus :
- Un des symptômes de la dépression est la prostration. Apprenez à le reconnaître et à l'aborder.
- À quel médecin s'adresser en cas de dépression ? Suivez nos conseils pour viser juste et bénéficier d'une prise en charge appropriée.
- La cure de sommeil peut être utilisée pour lutter contre les états d'angoisse, les phases de psychoses aiguës et la dépression.Modalités, prescription, prise en charge, tout est sur notre site.