Une tristesse et une perte des plaisirs qui envahit tous les domaines de l'existence.
Les symptômes d'une dépression sont nombreux et permettent de détecter le mal-être d'une personne :
- l'anhédonie ;
- la fatigue ;
- la prostration.
Anhédonie : une tristesse générale non expliquée
Être triste sans raison apparente et ne plus avoir envie de rien sont des symptômes majeurs de la maladie de la dépression. Cette tristesse s'accompagne souvent de crises de larmes et de la perte du plaisir et des plaisirs.
Elle envahit tout, y compris les rapports avec les proches :
- les parents dépressifs n'ont plus envie de jouer avec leurs enfants ;
- les conjoints ne supportent plus leur compagne ou compagnon ;
- ce qui auparavant faisait plaisir (y compris les passions) n'intéresse plus ;
- la libido est abaissée voire inexistante.
Alitement, arrêt de travail prolongé, interruption de toutes les activités de loisir, tristesse excessive et perte totale des envies, font partie du tableau symptomatique de la personne dépressive.
Cerveau et anhédonie : des liens imbriqués
Au niveau du fonctionnement cérébral, on constate une intrication ténue entre le plaisir et la motivation, qui sont régis par le système de récompense.
Le système de récompense : décharge de dopamine
Les expériences que nous faisons au cours de notre existence modulent en permanence ce système. C'est la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans la communication des cellules cérébrales, qui est libérée dans le système de récompense. L'orgasme et les drogues comme la cocaïne entraînent une décharge massive de dopamine dans notre cerveau.
Dépression : diminution de la décharge de dopamine dans le cerveau
Lorsqu'une personne est dépressive, cela entraîne une paralysie du système dopaminergique.
La paralysie de décharge de dopamine est responsable de la perte :
- du plaisir qu'il soit sexuel ou non ;
- et de la motivation.
Le circuit de récompense est connecté via l'aire tegmentale ventrale, au système limbique qui régule les émotions. La dépression entraîne donc une perte du plaisir (anhédonie), une tristesse sans objet et un ralentissement moteur.
Anhédonie : tristesse excessive devenant pathologique
L'intensité de la tristesse dépend des individus, des événements vécus, de la capacité à éprouver de la tristesse : elle est modulée en fonction des événements tristes ou heureux de l'existence.
Elle peut être intense (suite à un deuil par exemple), sans pour autant être inadaptée, car souffrir et être triste est normal dans certaines limites.
La tristesse dépressive est décalée
S'il est normal de souffrir à la suite du décès d'un être cher, la tristesse pathologique n'est pas proportionnelle aux événements quotidiens.
Dans la dépression, tout rend triste, y compris les événements heureux. La dépression installe donc un décalage, une inadaptation de l'émotion ressentie et de son intensité face à la réalité.
Anhédonie : une dépressive permanente
La tristesse devient la toile de fond, l'humeur constante des personnes dépressives. C'est la permanence de cette tristesse qui participe du diagnostic de la dépression. La tristesse permanente entraîne à son tour une véritable souffrance psychique que l'on appelle également douleur morale.
À noter : le niveau de handicap qu'entraîne la douleur morale est comparable à celui d'une maladie grave.
L'état de tristesse permanent dont souffrent souvent les personnes en dépression majeure peut conduire au désespoir et à l'envie d'en finir.
Bon à savoir : mis en place le 1er octobre 2021, le 3114 est un numéro de téléphone gratuit, accessible 24 h/24 et 7 j/7. Il permet aux personnes en détresse psychologique ayant des idées noires, des profondes angoisses ou encore des pensées morbides d’être écoutées par des professionnels de la psychiatrie et de la santé mentale (psychiatres, infirmiers spécialisés et psychologues).
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Aider une personne qui souffre d'anhédonie
Entourer une personne anormalement triste et qui cesse toute activité est louable.
Cependant, lorsque la tristesse devient chronique, journalière, sans objet, il est nécessaire que la personne consulte un professionnel de santé :
- médecin traitant ;
- ou spécialiste.
Aborder la question de la thérapie avec une personne qui souffre de douleur morale est primordial pour prévenir une éventuelle tentative de suicide.
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Symptômes et diagnostic de la dépression
Sommaire
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- Diagnostic de la dépression