Mélancolie

Sommaire

La mélancolie est connue et décrite depuis l'Antiquité.

Il existe différents types et niveaux de dépression :

Mélancolie : observée depuis toujours

La mélancolie est connue depuis l'Antiquité. Son nom vient du grec melas-melanos, qui signifie noir et de kholé, la bile : il s'agit de la bile noire que l'on retrouve notamment chez Hippocrate qui isolait la manie de la mélancolie.

Plusieurs siècles plus tard, Cappadoce a établi le lien entre ces deux états : l'excitation, l'euphorie exubérante, alterne avec des phases d'abattement, de dépression profonde. On parle aujourd'hui plus souvent de dépression bipolaire dans lesquelles alternent les mêmes phases de manie et de dépression.

La mélancolie est une véritable psychose

Le terme de mélancolie est utilisé en psychiatrie pour désigner non pas une tristesse vague, mais une psychose qui apparaît par épisodes.

Elle se caractérise par des émotions morbides pénibles, dépressives et qui dominent le comportement. Il ne s'agit pas de la dépression la plus fréquente, mais de la plus spectaculaire et la plus typique dans ses manifestations.

La mélancolie est une psychose endogène (qui ne présente pas de facteur déclenchant extérieur) : le malade présente des idées délirantes d'un type particulier.

Mélancolie : autoaccusation et automutilation

Le sentiment de culpabilité est très souvent présent dans toutes les formes de dépression, que celles-ci soient événementielles ou endogènes. Le dépressif mélancolique ressent lui aussi de très forts sentiments de culpabilité et d'autoaccusation.

Autoaccusation : symptôme principal de la dépression mélancolique

Le patient mélancolique exagère, amplifie et revendique des fautes imaginaires, là où les autres types de dépression engendrent un sentiment de culpabilité lié à l'état de dépression.

L'exagération de culpabilité du patient mélancolique s'accompagne d'une très forte douleur morale que le patient extériorise par un complexe de culpabilité.

Le patient mélancolique retourne sa culpabilité envers lui-même

Le patient mélancolique retourne son sentiment envahissant de culpabilité envers lui-même, par des comportements masochistes. L'autoaccusation de la personne mélancolique passe très souvent par des comportements d'automutilation.

L'automutilation est un équivalent suicidaire

L'automutilation consiste en blessures que le malade s'inflige à lui-même. Ce type de comportement est considéré en psychiatrie comme un équivalent suicidaire dont la dimension autopunitive survient chez certains patients en phase de délire. Le risque suicidaire est très important pour une personne mélancolique.

Bon à savoir : mis en place le 1er octobre 2021, le 3114 est un numéro de téléphone gratuit, accessible 24 h/24 et 7 j/7. Il permet aux personnes en détresse psychologique ayant des idées noires, des profondes angoisses ou encore des pensées morbides d’être écoutées par un professionnel de la psychiatrie et de la santé mentale (psychiatre, infirmier spécialisé et psychologue). Ce numéro concerne aussi l'entourage des personnes à risque suicidaire et les personnes endeuillées.

Symptômes du patient atteint de mélancolie

Le malade mélancolique est totalement inhibé : inerte, sans volonté, il semble sidéré, incapable d'exécuter un acte. Les réponses aux questions arrivent avec un temps de latence très long, car le cours de la pensée est ralenti.

Contrairement aux autres formes de dépression, le malade mélancolique délire, s'accuse durement d'une faute dérisoire ou invraisemblable. Les idées d'accusation du malade sont vécues de manière très vive et douloureuse.

Un risque de passage à l'acte accru lorsque le patient va mieux

Au début de l'accès mélancolique, l'incapacité à agir des patients les empêche de mettre fin à leurs jours. C'est le plus souvent lorsque le délire s'estompe, au moment où le patient va mieux, qu'il peut trouver la force de mettre fin à ses jours.

À la différence des tentatives de suicide des personnes souffrant de dépression, les patients atteints de dépression mélancolique échouent rarement dans leur tentative de suicide :

  • défenestration, noyade, projection sous un train, armes à feu sont utilisées ;
  • le suicide altruiste intervient aussi dans ces cas de dépression (par exemple : une mère tue ses enfants et elle-même).

Traiter la mélancolie : un traitement de choc

En l'absence de traitement, un accès mélancolique durera de 6 mois à 1 an. L'âge et le nombre de récidives antérieures prolongent d'autant l'accès mélancolique.

1re étape : examen psychiatrique

L'examen psychiatrique (et pas seulement médical) est indispensable chez les personnes :

  • qui souffrent des symptômes d'autoaccusation, d'automutilation ;
  • qui présentent également des insomnies de réveil et plus seulement d'endormissement.

Dans la plupart des cas, l'examen psychiatrique conduit à l'hospitalisation, car le risque suicidaire est majeur.

Des thérapies de choc et des antidépresseurs de première génération

La cure d'électrochoc, reste, encore aujourd'hui, un recours dans les cas de dépression mélancolique : on parle de sismothérapie.

Les traitements médicamenteux :

  • antidépresseurs de première génération (tricycliques) ;
  • IMAO (inhibiteur de la monoamine-oxydase) ;
  • lithium (sels de lithine) qui permettrait d’améliorer la plasticité du cerveau et la communication entre neurones en augmentant la densité des dendrites (prolongements des neurones) dans la région frontale.

Ces pros peuvent vous aider