
80 % à 90 % des dépressifs souffrent d'insomnie.
L'insomnie est un symptôme clé de la dépression majeure.
En dehors des problèmes de sommeil, la dépression peut s'accompagner d'autres conséquences graves :
- dépression au travail,
- problèmes de couple,
- addictions et alcool,
- suicide, etc.
Dépression et sommeil : des insomnies très fréquentes
L'insomnie des dépressifs se caractérise, à divers degrés, par :
- des difficultés d'endormissement,
- des éveils nocturnes à répétition,
- un éveil matinal anormalement précoce.
Les phases du sommeil sont bouleversées :
- déficit en sommeil profond,
- rapprochement des phases de sommeil paradoxal,
- durée anormalement prolongée de la première phase de sommeil paradoxal.
Beaucoup de caractéristiques de la dépression évoluent au cours de la maladie, pas l'insomnie et ses perturbations.
Celles-ci persistent la plupart du temps jusqu'à la rémission du malade.
Bon à savoir : selon les résultats d’une équipe britannique, 86 % des adolescents souffrant de troubles dépressifs majeurs (TDM) présentent une insomnie, un chiffre plus élevé que chez les adultes.
Insomnie : pronostic aggravé de dépression
La présence d'insomnie au moment du diagnostic est un facteur aggravant du pronostic de dépression :
- chez les personnes alexithymiques (qui manquent de mots pour exprimer leurs sentiments) et qui souffrent de troubles troubles physiques : l'insomnie est un symptôme majeur de dépression masquée,
- dans la dysthymie (trouble de l'humeur : moins sévère qu'une dépression majeure), les troubles du sommeil se rapprochent davantage des difficultés d'endormissement, des réveils nocturnes fréquents des personnes anxieuses.
À l'inverse, la résolution des problèmes d'insomnie durant les traitements de dépression est un signe de bonne évolution de la maladie et d'un taux de récidive moindre.
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Dépression et sommeil : trop de temps au lit
Environ 20 % des dépressifs se plaignent d'hypersomnie : temps de sommeil anormalement long.
Caractéristiques de l'hypersomnie en cas de dépression
Des tests en clinique du sommeil montrent que le temps anormalement long passé au lit ne correspond pas à un allongement réel de la durée du sommeil.
La perception d'hypersomnie correspond, comme pour les patients dépressifs souffrant d'insomnie :
- à une perte d'énergie vitale,
- et une sensation de très grande fatigue que ne résout pas le repos.
Dépression et sommeil : la dépression saisonnière
L'hypersomnie existe aussi chez les personnes qui souffrent de dépression saisonnière (Seasonnal Affective Disorder).
La dépression saisonnière encore appelée cyclothymie, associe :
- hypersomnie,
- perte d'énergie,
- et hyperphagie (augmentation de l'appétit) en automne et en hiver, c'est-à-dire à des périodes durant lesquelles la lumière naturelle est beaucoup moins présente.
Ce type de dépression saisonnière s'achève aux environs de l'équinoxe du printemps (lorsque le jour rallonge).
Le traitement approprié pour la dépression saisonnière est la luminothérapie.
Dépression et sommeil : les traitements de l'insomnie
Il existe différents moyens de régler les problèmes de sommeil liés à la dépression.
Dépression et sommeil : priver le malade de sommeil
Paradoxalement, la privation de sommeil des personnes dépressives est un traitement de la maladie :
- chez un dépressif privé de sommeil, l'amélioration de l'humeur intervient en général rapidement après la privation de sommeil ;
- cette amélioration n'est pas durable.
Antidépresseurs en cas de dépression et sommeil bouleversé
Le traitement de la dépression avec des antidépresseurs a des effets sur le sommeil :
- le sommeil des dépressifs traités avec des antidépresseurs tricycliques est amélioré ;
- les antidépresseurs aux propriétés sédatives (trazadone, mirtazapine, minasérine) améliorent le sommeil de dépressifs ;
- les IMAO (antidépresseurs de deuxième génération) aggravent l'insomnie chez les dépressifs ;
- les IRS (recapteurs de la sérotonine) ont des effets variables sur l'insomnie associée à la dépression ;
- la fluoxétine (Prozac®), perturbe la continuité du sommeil : cette perturbation peut persister au-delà du traitement.
Il existe également un traitement naturel peu connu : la L-théanine, un acide aminé présent dans le thé vert. Cette substance produit des effets tranquillisants et améliore la qualité du sommeil (sommeil plus réparateur) sans pour autant dormir plus longtemps. En effet, la L-théanine stimule la production d’ondes alpha dans le cerveau (elles traduisent un état de détente propice à l’endormissement).
Ce remède est tout particulièrement intéressant chez les personnes dépressives car il augmente également les taux de dopamine et de sérotonine, les neurotransmetteurs du bien-être et du plaisir.
Sources :Shirakawa, S. Theanine supplementation and sleep quality. 17th European Sleep Research Society. 2004 et Kobayashi K, Nagato Y, Aoi N, et al. Effects of L-theanine on the release of alpha-brain waves in human volunteers. Nippon Nogeikagaku Kaishi . 1998:72:153-157.
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Symptômes et diagnostic de la dépression
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