Fausse couche et dépression

Sommaire

Prostration

Faire une fausse-couche est une épreuve qu’il faut surmonter, qu’elle survienne de manière précoce ou tardive. C’est un événement à ne pas minimiser, car une dépression peut survenir après une fausse-couche, avec de nombreuses répercussions pour la femme, pour son couple et pour son entourage.

On fait le point ensemble.

Fausse couche et dépression : retour sur les caractéristiques d'une fausse couche

Généralités

La fausse couche met fin à la grossesse et se caractérise par les éléments suivants :

  • elle peut être naturelle ou accidentelle ;
  • on parle aussi d’avortement spontané ;
  • elle représente environ 15 % des grossesses ;
  • elle peut être précoce, c’est à dire qu’elle survient avant la 12e semaine d’aménorrhées (à partir du premier jour des dernières règles), ou tardive, si elle survient après ce délai.

À noter : les fausses couches sont fréquentes pendant une grossesse, mais leur répétition doit être un signe à prendre en compte ; il est vivement recommandé de consulter un médecin dans ce cas.

Lors d’une fausse couche, l’utérus se contracte pour expulser l'embryon :

  • elle peut passer inaperçu quand elle survient lors des premiers jours d’aménorrhées ;
  • elle peut se faire sentir : crampes, douleurs abdominales ou encore saignements abondants incluant parfois des petits caillots.

Causes

La cause la plus fréquente d'une fausse couche est la malformation génétique de l’embryon.

Mais d’autres facteurs peuvent intervenir. Citons par exemple :

  • une infection chez la mère ;
  • la prise de certains médicaments (comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens) ;
  • certaines maladies chez la mère : le diabète, les problèmes cardiovasculaires ou rénaux ;
  • le comportement de la mère : tabagisme, prise d’alcool, sous-alimentation ;
  • l’âge de la mère (les fausses couches sont plus fréquentes après 40 ans).

Bon à savoir : c’est plus rare, mais il est possible que l’utérus présente une malformation à l’origine de la fausse couche, ou encore que les spermatozoïdes présentent un matériel génétique dégradé ; contrairement aux idées reçues, le sport ou le fait de porter des choses lourdes ne sont pas des déclencheurs de fausses couches.

Après une fausse couche : plus de risque de dépression

Même si c’est un événement qui arrive fréquemment, la fausse couche n’est jamais anodine. Elle est potentiellement traumatisante, tant sur le plan physique que psychologique :

  • les risques de dépression sont augmentés après une fausse couche, par rapport aux femmes qui n’en ont pas subi (une femme sur 10 en souffre, un mois après la perte de grossesse et 6 % encore, neuf mois plus tard*) ;
  • chez les femmes ayant eu des antécédents dépressifs, le risque de dépression à la suite d’une fausse couche est majoré ;
  • le risque de dépression est plus important si la fausse couche a lieu lors d’une première grossesse ;
  • on estime par ailleurs que 29 % des femmes ayant vécu une fausse couche souffrent de stress post-traumatique (et encore 18 % neuf mois plus tard)*.

*Source :étude réunissant des chercheurs belges et britanniques et publiée en décembre 2019 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology,

Bon à savoir : la fausse couche est un des facteurs de risque susceptible d'expliquer une dépression périnatale (ou dépression post-partum) dans le cadre d'une autre grossesse. À ce titre, il est intéressant de proposer une prise en charge ciblée (type thérapies cognitivo-comportementales) à toutes les femmes enceintes ayant auparavant fait une fausse couche.

La fausse couche n’est pas un événement à minimiser :

  • il est important d’en parler avec son conjoint, son entourage ou même avec un professionnel ;
  • quand la grossesse est désirée et investie, une fausse couche peut nécessiter un vrai travail de deuil.

Bon à savoir : depuis le 9 juillet 2023 (loi n° 2023-567 du 7 juillet 2023 visant à favoriser l'accompagnement psychologique des femmes victimes de fausse couche), les femmes bénéficient d’une protection supplémentaire contre le licenciement. En effet, depuis cette date, les femmes sont protégées contre le licenciement pendant les 10 semaines qui suivent une fausse couche dite « tardive » ayant eu lieu entre la 14e et la 21e semaine d’aménorrhée incluse. Cette protection ne joue pas en cas de faute de grave de la salariée ou en cas d’impossibilité de maintenir son contrat pour un motif étranger à l’interruption spontanée de grossesse.

Fausse couche et dépression : qu’est-ce qu'une dépression ?

La dépression est une maladie qui se caractérise par :

  • une grande tristesse ;
  • un sentiment de désespoir et une perte totale de motivation ;
  • une perte de la capacité de prise décision ;
  • des troubles du sommeil et alimentaires ;
  • des pensées morbides.

À noter : selon les symptômes et leur intensité, la dépression peut être légère, modérée ou sévère.

Pour aller plus loin:

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  • La grossesse est souvent l'occasion de renouer avec de bonnes habitudes alimentaires : préférer les produits frais, cuisiner soi-même, prendre le temps de manger. Pour une bonne alimentation pendant votre grossesse, suivez nos conseils !
  • Grossesse mois par mois : voici quelques repères pour suivre l'évolution de la grossesse mois par mois.

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