Il existe différents types de traitement pour dépression. L'antidépresseur est un des principaux traitements pour guérir de la dépression, mais il peut entraîner des effets secondaires et l'arrêt de l'antidépresseur peut nécessiter un sevrage.
Effets secondaires antidépresseurs : une action forte
Les antidépresseurs sont prescrits en France par :
- des médecins généralistes,
- des médecins psychiatres.
Ils ne sont donc pas forcément accompagnés d'une thérapie psychologique. Ces médicaments agissent sur des neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline, c'est-à-dire sur l'équilibre chimique cérébral.
La réussite du traitement antidépresseur dépend :
- du choix de la molécule,
- de sa prise régulière accompagnée par un spécialiste de la santé mentale.
Des arrangements avec l'ordonnance, le changement trop fréquent de dosage ou de molécules peuvent entraîner des problèmes d'efficacité et de tolérance des médicaments antidépresseurs.
Temps d'adaptation effets secondaires antidépresseurs
La cure d'antidépresseur, pour avoir une action réelle, doit s'étendre sur une certaine durée.
Effets secondaires antidépresseurs : 6 mois minimum traitement continu
En moyenne, les effets chimiques s'installent au cours de la 3e semaine de traitement. Le traitement doit en tout durer au moins 6 mois. Très souvent, on constate un arrêt trop précoce du traitement antidépresseur. Son délai d'action important est parfois décourageant pour les personnes dépressives qui confondent :
- temps d'action,
- et efficacité thérapeutique.
Dosage des antidépresseurs : à affiner sur la durée
L'usage des médicaments antidépresseurs peut poser des problèmes de dosage dans certains cas.
Une dose trop forte ou au contraire trop légère peut entacher l'efficacité du traitement.
Les patients ont tendance à vouloir limiter les doses d'antidépresseurs ou même à interrompre le traitement dès qu'ils perçoivent des signes d'amélioration.
Un arrêt brutal ou un sous-dosage est susceptible de compromettre l'efficacité du traitement.
Effets secondaires antidépresseurs pour certains types de dépression
Certaines dépressions comme la dépression mélancolique, la dépression bipolaire ou maniaco-dépressive nécessitent des traitements faisant appel à d'autres molécules que les antidépresseurs : thymorégulateurs, neuroleptiques, somnifères, anticonvulsivants, etc.
Dans ces formes de dépression, les symptômes d'agitation et de mélancolie sont aggravés par les antidépresseurs.
L'aggravation d'une psychose maniaco-dépressive par l'usage d'un antidépresseur est un outil diagnostic de la maladie.
Suicide : l'un des effets secondaires des antidépresseurs
Le suicide est le risque majeur dans toute dépression.
Au cours d'un épisode dépressif majeur, la prise d'un antidépresseur peut conduire la personne à trouver le courage de mettre fin à ses jours.
Quelle que soit la gravité de la dépression et le type de molécule prescrite, il est nécessaire de prendre en charge les personnes dépressives par des professionnels de santé.
Les autres effets secondaires des antidépresseurs
Comme tout principe actif, un médicament antidépresseur présente des effets secondaires plus ou moins gênants :
- céphalées (maux de tête),
- sécheresse de la bouche,
- troubles du transit,
- sueurs,
- nausées,
- nervosité,
- insomnies,
- troubles sexuels,
- crises maniaques chez des patients bipolaires,
- hépatites et pancréatites,
- accès d'agressivité,
- rhabdomyolyse,
- atteintes cutanées graves (syndrome de Stevens-Johnson notamment),
- troubles cardiaques (notamment avec les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine - IRS) :
- allongements de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme,
- torsades de pointe,
- tachycardie,
- hypertension artérielle.
On observe également un doublement du risque de pneumonie, quel que soit le neuroleptique utilisé et chez tous les patients, qu'ils souffrent ou non de démence.
Bon à savoir : les antidépresseurs peuvent devenir dangereux en période de canicule, car ils bloquent la perte calorique (d'où la nécessité d'une vigilance accrue chez les patients qui utilisent ces traitements en cas de forte chaleur).
Des patients résistants aux antidépresseurs
44 % des patients déprimés résistent aux traitements antidépresseurs, surtout en cas de dépression chronique.
Cela peut s'expliquer par :
- un mauvais fonctionnement de la thyroïde, des troubles neurologiques ou même les cas de démence non diagnostiquée ;
- des troubles psychiatriques, l'alcoolisme, des troubles anxieux ou encore des troubles de la personnalité.
Le taux important d’échec au traitement pourrait également être lié au fait que les traitements ciblent essentiellement le système nerveux central et qu'ils visent à compenser les déficits en sérotonine, en noradrénaline et en dopamine sans chercher l’origine de ce déficit. Selon certaines études, ce serait un déséquilibre du microbiote intestinal qui pourrait expliquer ce déficit, un lien de plus en plus clair apparaissant entre dysbiose et troubles dépressifs.
Dans ce cas :
- un bilan biologique et psychologique complet doit être réalisé,
- on peut envisager des associations d'antidépresseurs de classe différente, en association éventuellement avec des sels de lithium ou un neuroleptique antipsychotique peut être envisagé.
Aujourd'hui, on sait aussi que l'eskétamine, un médicament administré par pulvérisations intranasales (une fois par semaine ou deux fois par mois en milieu hospitalier), est efficace dans le traitement des épisodes dépressifs résistants. L'avantage de ce traitement, outre le fait qu'il possède la caractéristique d’agir rapidement, est de pouvoir être maintenu à long terme et d'éviter des rechutes dépressives. On observe une bonne tolérance du traitement, avec des effets indésirables (étourdissements, troubles dissociatifs, de nausées et somnolence) survenant surtout dans les heures suivant son administration.
Source : Dally E : Esketamine en solution pour pulvérisation nasale associée à un antidépresseur oral pour la prévention des rechutes dans la dépression résistante : Résultats d’une étude randomisée, multicentrique, en double aveugle (Sustain-1). 17ème congrès de l’Encéphale (Paris) : 23-25 janvier 2019.
Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) a émis en octobre 2019 un avis favorable recommandant son autorisation de mise sur le marché dans l’Union Européenne. En France, il dispose d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) depuis septembre 2019.
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